LE PRINTEMPS DES ÂMES

Pour beaucoup de gens, le mot de Carême évoque une période de l’année triste et morose, un temps de privations dont l’approche inspire une sorte de malaise, comme un sentiment de pesanteur et d’inquiétude.
Tel n’est pas le sentiment de l’Église, qu’expriment les textes des offices de ce temps liturgique. Si paradoxal que cela puisse nous sembler, ces textes, où le sentiment du repentir affleure si souvent, sont en même temps pénétrés d’une joie discrète, d’une allégresse printanière.
Pour qui sait voir les choses avec les yeux de la foi, ce temps de repentance est un véritable printemps spirituel, le printemps des âmes, qu’une correspondance mystérieuse relie au premier éveil de la végétation dans la nature, après le long sommeil hivernal. Au cours de l’un des offices des Matines de cette période, nous chantons : « Le printemps du Carême s’est levé, et la fleur du repentir est apparue. Frères, purifions-nous de tout péché, et chantons pour notre Source de clarté (le Christ) : Ami des hommes, gloire à toi ! »