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La châtaigneraie est confrontée à deux problèmes majeurs : le problème sanitaire et la sécheresse.

Sur certains facteurs nous n’avons pas de prise… d’autres sont directement liés à l’activité humaine, d’autres sont indirectement liés à celle-ci...

Nos choix dans la vie courante – mêmes s’ils nous semblent sans relation avec le châtaignier cultivé (Castanea sativa) – peuvent être fondamentaux pour la survie de cette espèce, comme pour tant d’autres :

Ø  En tant que consommateur, usons-nous de sobriété envers les ressources fossiles ou renouvelables ?

Ø  Evitons-nous le brûlage des rémanents de culture, dans nos champs ou nos jardins ?

Ø  Lors des actions culturales, œuvrons-nous en faveur de la vie du sol ?

 

La lutte contre le chancre du châtaignier Crypho-nectria parasitica devra toujours être accompagnée d’un ensemble de pratiques favorables à la résilience de l’écosystème dans sa globalité :

Ø  Améliorer l’infiltration d’eau dans les sols

Ø  Lutter contre l’érosion et le lessivage

Ø  Œuvrer en faveur de la biodiversité des sols.

 L’arbre, enraciné dans un sol vivant, abondant en microorganismes pourra développer au mieux ses défenses immunitaires lui permettant de résister à l’agent pathogène 

Pour tout savoir sur cette gestion des sols, nous vous invitons à consulter l’excellente synthèse élaborée par le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche :

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De tout ceci il ressort qu’une gestion agroécologique de la châtaigneraie ne consiste pas uniquement à prendre soin soit du sol soit du châtaignier. Bien au-delà, il s'agit d'œuvrer en vue d'un équilibre entre l'homme, l'animal, la flore et la faune sauvage, y compris toute cette biodiversité microbiologique invisible à l'œil nu. Si un maillon de cette chaîne est défectueux, le milieu est déséquilibré et sa résilience face aux divers stress – d’origine climatique ou parasitaire – est amoindrie.

Selon les mots du président fondateur de l’Association Les Amis de Solan, Pierre Rabhi : «l’agroécologie c'est l'art de coopérer avec la vie.»

Contexte

Dans le contexte actuel de changement climatique, nous observons un remaniement des paysages lié à l’occupation des sols : certaines cultures disparaissent, d’autres sont implantées.

Le paysage des Cévennes a été modelé de longue date par une culture vivrière traditionnelle des terres pauvres : le châtaignier. Les moyens modernes ont permis d’implanter dans ce terroir des cultures dites plus rentables et le châtaignier a dû petit à petit céder sa place.  Il reste néanmoins emblématique pour les Cévennes – mais pour combien de temps encore ?

En milieu forestier, le dépérissement du châtaignier est suivi de peu par celui du chêne pubescent ; en milieu agricole, par celui du cerisier.

Cette diversité d’essences touchées souligne bien le caractère multifactoriel du dépérissement. Par conséquent, il ne suffit pas de lutter contre une maladie isolée pour restaurer la châtaigneraie. Néanmoins, cette lutte est indispensable, mais elle doit s’inscrire dans un ensemble d’actions visant à augmenter la résilience de l’écosystème face aux effets du changement climatique.

 

Le chancre du châtaignier Cryphonectria parasitica

Le chancre du châtaignier est une maladie grave provoquée par le champignon Cryphonectria parasitica.

Il se développe de l’extérieur vers l’intérieur de l’écorce, jusqu’au bois, où il finit par bloquer le passage de la sève, entraînant la mort de la partie de l’arbre qui se trouve ainsi, au-dessus de l’emplacement du chancre.

Originaire d’Asie et apparue en France dans les années 1950, la maladie n’a cessé de s’étendre et contamine aujourd’hui toute la châtaigneraie française.

Au cours de cette progression en Europe, des observations ont révélé que certaines souches de chancre étaient moins agressives que d’autres ; il s’est avéré que ces souches étaient infectées par un virus affaiblissant le champignon pathogène. Des recherches scientifiques ont permis d’isoler le virus Cryphonectria hypovirus CHV1. En inoculant ce virus dans les souches de chancre qui provoquent le dépérissement du châtaignier, on affaiblit l’agent pathogène, et ce qui permet à l’arbre de cicatriser.

 

La lutte biologique contre Cryphonectria parasitica

Comme nous venons de le voir, le champignon de la maladie du châtaignier, Cryphonectria parasitica, est affaibli par l’hypovirus CHV-1, ce qui permet la croissance des tissus cicatriciels dans l'arbre hôte.

Or ce virus ne peut exister et se propager qu’à l’intérieur des cellules du champignon et il ne peut se transmettre que s’il y a une compatibilité végétative entre les différentes souches du champignon.

Concrètement, cela veut dire qu’il faut adapter régulièrement les souches de chancres hypovirulentes afin de tenir comptes des mutations de Cryphonectria parasitica en milieu naturel, car ce microorganisme essaie sans cesse de s’adapter, lui aussi, aux changements de l’écosystème.

En France, ces travaux d’identification et de reproduction sont effectués par l’UMR BIOGECO (Biodiversité, Gènes et Communautés) de l’INRAE. Sur le terrain, les souches sont distribuées exclusivement par les syndicats castanéicoles qui sont en mesure de s’assurer qu’il s’agit bien la souche localement compatible.

Ceci parce que l’utilisation d’une souche hypovirulente isolée pour une autre région pourrait s’avérer complètement inutile, car un chancre des Cévennes et un chancre de Corse peuvent ne pas appartenir au même groupe de compatibilité végétative (GCV).

En respectant cette compatibilité végétative, le virus peut se répandre rapidement au sein d’un peuplement de châtaigniers, soit de façon spontanée, soit par des mesures de lutte biologique.

L'inoculation d’arbres malades a pour principal objectif d'introduire les souches hypovirulentes dans une région où elles n'ont pas encore été détectées. La guérison du chancre inoculé est une attente secondaire.

Dans une forêt de taillis à forte densité, inoculer 80 à 100 arbres par hectare est largement suffisant. Les souches hypovirulentes se propageront et guériront tous les chancres.

La conversion de la souche virulente en hypovirulente ne se fait toutefois pas rapidement : les premiers résultats visibles à l’œil nu n’apparaîtront que 4 à 5 ans après l'inoculation.

 

Les travaux de restauration de la châtaigneraie du Monastère de Solan ont été réalisés dans le cadre du programme LIFE STEMMA ATHOS (LIFE19 CCA/GR/001185) : Gestion stratégique de l'environnement au Mont Athos face aux changements climatique par

 

le Monastère de Solan

1942 Route de Cavillargues

30330 LA BASTIDE D’ENGRAS

 

et

 

l’Association Les Amis de Solan

1942 Route de Cavillargues

30330 LA BASTIDE D’ENGRAS

 

avec l’aide de Jean-François Lalfert, paysan-castanéiculteur et naturaliste, cultivant la châtaigneraie depuis plus de 40 ans.