LETTRES MISSIONNAIRES
Lettres missionnaires, saint Nicolas Vélimirovitch, traduit du serbe par Lioubomir Mihailovitch, 14 x 22,5 cm, 480 p., broché
Collection «Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle»
Les Lettres missionnaires sont considérées comme l'une des œuvres fondamentales de saint Nicolas Vélimirovitch (1880-1956). Il s'agit d'un recueil de 300 lettres, écrites dans une période d'une vingtaine d'années.
L'auteur y répond à des questions posées par ses correspondants, qui touchent à tous les domaines de la vie courante, à des circonstances historiques diverses, aux épreuves de la vie, à divers états psychologiques et spirituels, à diverses positions face à l'Orthodoxie dans ses croyances et ses pratiques, mais aussi à d'autres religions.
Le saint évêque prend soin de répondre à chaque personne de la même manière simple et claire, quels que soient son statut social, son niveau intellectuel et son degré de maturité spirituelle. Au-delà de chaque correspondant, Mgr Nicolas s'adresse à une multitude de lecteurs qui vivent des situations semblables et leur cherchent des solutions. Chaque lettre apparaît finalement comme un petit sermon dont la portée est universelle. C'est la raison pour laquelle ces lettres gardent un grand intérêt et nous touchent encore aujourd'hui.
On retrouve dans cette correspondance tout le génie de Mgr Nicolas, fait d'intelligence, de profondeur, d'originalité, d'une grande capacité à se renouveler, et d'un style d'une qualité exceptionnelle.
SAINT NICOLAS VÉLIMIROVITCH
LETTRE 169
À UN CORRESPONDANT ANONYME,
SUR LE THÈME : QU EST-CE QUE LE CHRIST A ACCOMPLI DE PRODIGIEUX ?
Vous m’écrivez de façon anonyme, mais vous voulez une réponse publique avec signature. Bien, je ne reculerai pas devant cela. Mais le simple fait que vous-même, Monsieur ou Madame - je ni comment m’adresser à vous -, ayez honte ou peur de votre question montre que cette question est sans fondement. Vous me demandez, avec une certaine ironie, ce que le Christ a accompli de prodigieux pour que nous soyons tenus de croire en Lui. Vous dites : « Il n’a pas inventé le télégraphe, ni la chaudière, ni le gramophone, ni aéroplane, alors qu’a-t-Il inventé ? »
Il est vrai que le Sauveur n’a révélé aucun de ces engins au monde. S’il avait considéré que ces engins représentaient le salut pour les hommes, nul doute qu’il les aurait révélés, et non seulement ceux que vous énumérez, mais des centaines d’autres. Mais Il a raisonné différemment de vous et a vu que le salut des hommes était ailleurs. Il a révélé un monde entièrement nouveau et infiniment grand – le Royaume céleste – et montré à nous tous, dans ce monde minuscule, le chemin permettant d’atteindre ce monde. En fait, votre question n’est nullement nouvelle. Cette question avait déjà été posée par des païens, à Alexandrie, à un chrétien dont ils se moquaient, qu’ils raillaient et brutalisaient. Ils finirent par lui demander : « Qu’est-ce que votre Christ a fait de si original, pour que vous Le célébriez autant ? » Ce merveilleux disciple du Christ leur répondit : « Le fait que je ne me sente pas offensé par toutes vos railleries et insultes. »